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FRANÇOIS MAZABRAUD - PORTRAIT D'ARTISTE / 2015

Petites formes, 2015,
Comprimés effervescents (paracétamole, vitamines) dissous et remodelés à partir des restes.

Bases en pierres diverses, dimensions variables.

Le travail de François Mazabraud embrasse un vaste spectre de représentations où l’abondance des formes est à l'image de la multiplicité de ses préoccupations. Cette production polymorphe répond au regard aiguisé que porte cet artiste sur son époque et sur un environnement dont il transforme l’espace en champ d’investigation et la matière en support d’expérimentations. François Mazabraud construit des objets, invente des surfaces, met en scène des masses et des matières brutes, tire partie d’une rencontre ou d’un lieu, crée des systèmes parasites, intervient dans l’espace public ; il s’amuse des couches successives de réalité et injecte, à petites doses, de la fiction en plein cœur d’une normalité qu’il sublime et qu’il fustige.

Chez cet artiste le geste peut être fugace lorsqu’il répond à une impulsion, à un état, comme avec ses Petites Formes (2015), série de sculptures miniatures où des cachets de médicaments dissous et à nouveau moulés sont érigés sur de petits socles en pierre. L’ensemble vient composer sur l’étagère un petit autel de formes sacrées aux couleurs vives et à la fragilité délicate, solution palliative empreinte de dérision face à un léger flot de découragement.
Le geste peut au contraire se faire systématique, suivre une démarche rigoureuse de longue haleine dont le terme final est envisagé selon différentes trajectoires, autant de possibilités que l’œuvre génère elle-même par son principe. Le jeu de piste qu’il déploie dans Paris dans L’ordre des références (2012 / 2015) est une invitation adressée au spectateur initié comme au passant curieux à découvrir les scènes de livres qui ont pris corps à l’endroit même où sur le mur est indiquée une note de bas de page, apposée par l’artiste. La simplicité de ce système de référencement crée un court-circuitage entre l’espace réel et celui de la narration littéraire et voit émerger un espace ou les différentes temporalités peuvent se superposer.

Petites formes, Comprimés effervescents (paracétamole, vitamines) dissous et remodelés à partir des restes. Socles en pierres diverses, dimensions variables. Dans cette version, socle global en contreplaqué Oukoumé, 150 x 130 cm

La confrontation des espaces géographiques et temporels est un des leviers que François Mazabraud active. Vecteurs d’un impact plastique immédiat, ces téléscopages permettent d'évoquer transversalement des enjeux contextuels qui relèvent à la fois de ces deux dimensions. Dans Local fourniture (2014), les structures industrielle des sièges de bureaux accueillent en guise d'assises les blocs de roche brute qui servent depuis des temps ancestraux à bâtir les habitations de la région des Pouilles. Tout juste extraits des alentours du lieu de résidence, certains sont encore recouverts de mousse ou de végétation. Des restes d'emballage plastique coincés dans la visserie semblent suggérer que les chaises sont arrivées par livraison, évocation d'un système de commerce global qui déracine les productions locales et brouille les pistes entre l'origine et à la destination des objets. Dans la vidéo Tenda + Introduction n°2 – Danny, François Mazabraud demande à un immigré africain de raconter son histoire en latin. La transmission de cette expérience au public est rendue impossible par le choix de cette langue morte, pourtant à l'origine de la langue employée dans le pays qu'il convoite. Le spectateur, déjà dans l’incapacité de comprendre le contenu du discours, est à nouveau malmené lorsqu’il est contraint à traverser la surface de projection : constituée de trois rangées de rideaux, elle fait aussi office de lieu de passage.

Local Fourniture – 2014
Pierres creusées dans la campagne entre Conversano et Bari, en Italie. Chaises de bureau, emballages plastiques. Dimensions variables

D’une façon plus générale, François Mazabraud aime tendre des pièges à ses spectateurs, comme lorsqu’il introduit des images subliminales grâce à un système de projection dissimulé au bout du télescope d’un observatoire en Corée du Sud (Hidden Landscape, 2012), où lorsqu’il recouvre le plancher de sa galerie de têtes de balais inversées, surprenant le spectateur lorsque, persuadé de s’élancer sur de la moquette, il s’enfonce dans un sol mou beaucoup plus épais, ce qui l’empêche de cheminer librement dans l’espace (Terrains Vagues, 2014). L’artiste évoque d’ailleurs l’importance de cette « interaction potentiellement nuisible pour l’œuvre » et son besoin de « confronter le spectateur à des choix implicites, de le mettre au pied du mur, de le confondre ». Les œuvres de François Mazabraud s’appuient sur cette participation potentielle et sont autant de propositions, de principes artistiques, qui permettent ainsi au spectateur de le suivre dans ses quêtes, en dehors des sentiers battus.

Hidden Landscape – 2012 Télescope modifié (157 x 35 x 35 cm) Mini écran HD, vidéo, 6 min 47 sec, boucle, sans son Observatoire de la paix, CheorwonAvec le soutien de samuso: espace pour l'art contemporain, Art Sonje Center Seoul, Baeksan Production

Terrain vague - 2014
1000 pinceau de noix de coco d'usine, chute d'albâtre. Dimensions variables - ici, 40 m²


⇒ Découvrir le site internet de François Mazabraud

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